
Fin 2019, le département de l’Allier lance son programme Reconquête des centres-villes et centres bourgs (RCVCB). Son but ? Améliorer l’habitat, le cadre de vie et le dynamisme des communes rurales en perte de vitesse. Deux ans plus tard, Moulins communauté apporte sa pierre à l’édifice.
« Nous avons mandaté un prestataire, en 2021-2022, pour réaliser un diagnostic dans chacune des 33 communes de notre territoire intéressées par une démarche de reconquête de leurs centres bourgs et qui n’avaient pas mené d’étude auparavant », expose Annick Déligeard, vice-présidente de l’agglomération de Moulins, en charge de l’aménagement, de la ruralité et de l’urbanisme. Une équipe ad hoc est alors conçue. Dénommée « Interland », elle regroupe une dizaine de collaborateurs de différents bureaux d’études de la région lyonnaise – AID pour le commerce, Urbanis pour l’urbanisme, Villages vivants pour les tiers lieux.
L’enquête de terrain
Interland a travaillé auprès des populations et réalisé des enquêtes, parfois sous forme de jeux. Ensuite, des réunions avec les élus ont été organisées. L’étude s’est achevée fin 2022. À partir du diagnostic posé, Interland a formulé des propositions en collaboration étroite avec les élus. Exemple : à Gouise, la création d’un espace multifonctionnel a été suggérée pour créer de l’animation. « Cette étape a permis de poser un autre regard sur l’habitat, le cadre de vie et l’activité, commente Annick Déligeard. Après, libre à chaque commune de s’emparer ou pas des propositions formulées. »
Parmi les principales décisions prises ou actions déjà enclenchées : la construction d’une crèche à Coulandon ; l’acquisition d’un ancien commerce pour ouvrir une boulangerie à Bessay-sur-Allier ; la rénovation de logements et de bâtiments communaux à Gouise ; le regroupement d’écoles avec une chaufferie communale à Thiel-sur-Acolin… Et, de manière générale, il a été proposé la création d’espaces de rencontre (autres que des salles polyvalentes), de terrains de sport ou de stades, d’aménagements paysagers (autres que de la voirie pure).
Des financements et un soutien technique
Au-delà de ce diagnostic et des feuilles de route consécutives, Moulins communauté vient majorer les effets du programme départemental RCVCB en apportant des financements. En plus des fonds de concours pour accompagner ces opérations, par le biais d’un nouveau dispositif, l’agglomération peut apporter jusqu’à 50 000 euros pour acquérir des locaux artisanaux, mais aussi effectuer des travaux de sécurité et aider à la recherche d’un porteur de projet. Ainsi, à Garnat-sur-Engièvre, un bâtiment vide a été acquis par Moulins communauté en vue d’installer un artisan. Par ailleurs, certains travaux peuvent être financés dans le cadre du contrat de relance et de transition énergétique (CRTE) signé au niveau de l’agglomération avec l’État.
Surtout, Moulins communauté a créé un poste de chargé de mission ruralité : Hanen Elammami, aide ainsi les communes au quotidien. « Je suis l’interlocutrice privilégiée des maires, que j’accompagne dans leurs projets de développement, témoigne la chargée de mission. Mon objectif est d’instruire les demandes de fonds de concours de l’agglomération, d’apporter aux élus le plus d’informations possible pour trouver des subventions ou encore de les orienter vers des personnes-ressources ». Pour cela, elle travaille en lien étroit avec les services de l’État, ainsi qu’avec ceux de la région, du département et du Groupe d’action locale du fonds LEADER.
Une démarche transversale
Les élus de Moulins communauté tiennent à une certaine transversalité sur le territoire : « Nous mettons à jour actuellement notre schéma de cohérence territoriale et notre programme local de l’habitat ; il est important de penser tous les dispositifs à l’échelle intercommunale », précise Annick Déligeard.
L’objectif de toutes les actions conjuguées est de rendre les cœurs de bourgs plus attractifs en termes de bâti, d’habitat et de services à la population. Car, depuis la crise sanitaire, le territoire intéresse de plus en plus des habitants de métropoles, Lyon ou Paris, ou encore de la Savoie, qui s’y installent.
Un axe d’amélioration à développer ? « Nous avons à travailler davantage, en lien avec les partenaires, sur l’offre d’ingénierie », répond Annick Déligeard. Car c’est là que se trouve le talon d’Achille des rénovations des cœurs de bourg, souvent pointé par les élus des communes rurales.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFonLGolae2prrCnmauppViv6a6zq%2BYraGfo3qlsdJmmqidpafAbrDEZpmoraKcerGxzaycnmWcmrCpsculnGahnqmys6%2FOpqSuppGhsm58kg%3D%3D