
"Il faut un transfert de compétences beaucoup plus large qu’aujourd’hui", a estimé le président de l’Association des maires de France (AMF), François Baroin, jeudi 27 août à la REF, l’université d’été du Medef, à l’hippodrome de Longchamp. Le maire de Troyes a listé les secteurs qui doivent être concernés au premier chef, selon lui, par cette nouvelle vague de décentralisation.
"L’État doit se remuscler dans ses secteurs d’intervention essentiels que sont la sécurité, la diplomatie, ou le cadre protecteur général", a indiqué l’ancien ministre du Budget. Mais selon lui, la politique du logement, la gestion des politiques sociales et médicosociales, le tourisme ou la culture doivent être entièrement transférés au secteur public local, "de même que le sport et tout ce qui relève du secteur associatif, ou de la politique de la ville". "Il faut que l’État entende ce message, prenne conscience de ce besoin de décentralisation, afin d’inventer une forme de fédéralisme à la française, sans détruire pour autant notre grand modèle républicain", a poursuivi le président des maires de France. François Baroin a rappelé le poids du secteur public local, et singulièrement des communes et de leur groupement, dans la dépense publique, soulignant la nécessité d’un soutien financier accru de l’État afin que ce niveau d’investissement ne décroisse pas au cours des prochains mois, compte-tenu du Covid.
Anne Hidalgo pour un "big-bang territorial"
Anne Hidalgo s’est déclaré "totalement d’accord" sur ce sujet avec le maire de Troyes, appelant à son tour, à "un big-bang territorial, un choc de confiance", valable autant pour les collectivités territoriales que pour l’ensemble des acteurs, "entreprises et partenaires sociaux". "Il faut sortir de la situation archaïque et inadaptée dans laquelle nous nous trouvons", a estimé la maire de Paris, considérant que "la crise du Covid impose plus que jamais de rompre avec le centralisme, le jacobinisme et le colbertisme". "Il faut saisir cette occasion", a conclu l’élue, ajoutant que l’ensemble des réformes à venir devaient également être guidées par l’impératif des transitions énergétiques et écologiques.
Élisabeth Borne, la ministre du Travail, qui participait également à cette table ronde, intitulée "Métro, boulot, dodo… ciao ? Travailler, manager, circuler, dialoguer autrement", a résumé le défi de la rentrée pour le gouvernement : "Assurer la continuité de la vie, et la reprise économique, alors que la circulation du virus continue et s’accélère, autrement dit concilier sécurité, santé et activité économique." Avec deux enjeux majeurs : "donner confiance aux salariés, au moment où ils doivent revenir dans leurs entreprises, et donner de la sérénité aux chefs d’entreprises sur leurs responsabilités, en fixant des règles claires". L’ancienne présidente de la RATP a contesté l’idée selon laquelle le gouvernement souhaiterait en l’occurrence "tout réglementer", annonçant une poursuite de la concertation avec les partenaires sociaux après le rapport du haut-conseil de la santé publique sur les adaptations possibles de l’obligation du port du masque dans les espaces clos partagés.
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